Le culte de l'homme oiseau
à l'île de Pâques
le Tangata Manu
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Le premier œuf pondu par l’hirondelle de mer manutara sur l’îlot Motu Nui était considéré comme l’incarnation du dieu Make Make. La possession de cet œuf conférait pouvoir social et religieux.Les concurrents qui relevaient le défi étaient des chefs de guerre, des mata toa. Ils étaient désignés par des prêtres qui avaient vu leur image ou entendu leur voix dans leurs rêves. Mais ce n’étaient pas les mata toa eux-mêmes qui allaient chercher l’œuf. Ils confiaient cette tâche à des serviteurs, les hopu, qui prenaient d’énormes risques :Descendre à mains nues les cents mètres de la falaise du site Orongo pour rejoindre l’océan. Se mettre à l’eau parmi les déferlantes brisant sur les roches acérées de la côte battue par la houle. Partir à la nage, dans une eau infestée de requins, pour atteindre le Motu Nui à 1,5 Km en mer. Subsister sur l’îlot pour guetter la première ponte et être le premier à s’emparer de l’œuf sans le casser. Braver de nouveau à la nage les dangers de l’océan avec l’œuf attaché sur la tête et, enfin, gravir la falaise sans perdre ni briser le trésor ! Le premier hopu remettait alors l’œuf à son maître et ce dernier devenait l’élu du dieu Make Make. La face couverte de traits rouges et noirs, il était proclamé tangata manu, homme oiseau, réceptacle de la divinité. On sacrifiait au dieu des victimes désignées par le tangata manu et ces dernières était cuites et mangées. Des violences extrêmes s’ensuivaient mais un tabu puissant entourait l’élu qui, sous menace de mort, était isolé de la communauté et obligé de faire retraite pendant un an. Ensuite, il donnait son nom à la nouvelle année…
